Cinquième volet de notre série sur les grandes familles vigneronnes audoises, qui écrivent l’histoire du vin sur plusieurs générations, avec la famille Pujol, à Saint-Frichoux.

Les vignes du Minervois ondulent sous le vent chaud. Au pied de la butte qui accueille la petite commune de Saint-Frichoux, la famille Pujol a progressivement agrandi ses locaux, rachetant plusieurs maisons voisines, puis bâtissant la cave, au bas du village, ultime étape d’une longue histoire riche de rebondissements. Tout commence en 1880, l’arrière grand-père de Jean-Claude Pujol, ancien maire du village, vinifiait alors le produit de ses cinq hectares de vignes. Son fils Edouard achètera à son tour quelques parcelles, qui sont toujours la propriété de la famille. „C’était de grands vaillants, note Jean-Claude Pujol. Ils n’avaient pas peur de la tâche. Ils arrivaient de Catalogne, des familles nombreuses, beaucoup travaillaient alors dans les usines de délainage, à Mazamet“. Louis, le père de Jean-Louis Pujol, et son oncle Jean, mettent en commun leurs terres, „une vingtaine d’hectares“ seulement, exploitées par le premier. Le domaine est déjà centenaire lorsque Jean-Louis Pujol et son frère Yves, un as de la mécanique, en prendront les commandes, respectivement en 1980 et 1986. Sous leur autorité, ce centenaire va connaître une seconde vie. „Je me suis mis à faire de la vente directe, relate Jean-Claude Pujol. Notre père continuait à nous accompagner. Il y a deux ou trois ans, il était encore très actif“.